La JOC a publié à la fin du mois d’avril les résultats de son enquête sur la connaissance des droits par les jeunes. Si ces derniers sont plus d’un sur deux à ne pas connaitre le droit du travail, ils font aussi part d’une véritable envie d’engagement. Décryptage :
5619 ! C’est le nombre exact de jeunes de 13 à 30 ans que les jocistes ont interrogé dans leurs lieux de vie (collèges, lycée, CFA…). Leurs paroles ont été portées par la JOC à travers la proclamation des résultats le 29 avril 2014 et auprès de nombreux médias.
Premier enseignement de cette grande consultation, les jeunes ne connaissent pas le droit du travail !
Parmi ceux qui disent le connaître, seuls 35% en citent un. Les jeunes ne connaissent donc pas le droit du travail et en sont eux-mêmes conscients. En effet, ils sont 72% à considérer que les jeunes sont sensibilisés au droit du travail mais ne le maîtrisent pas. Devant un tel constat, se pose la question des solutions pour combler ce vide.
Les jeunes eux même ont des réponses pour ça. En effet, Pour 69 % des jeunes interrogés, c’est l’Éducation nationale qui doit former au droit du travail. Les jeunes sont donc tous d’accord pour dire que leur formation initiale doit leur permettre de maîtriser les droits du travail pour pouvoir mieux les faire valoir. En effet, pour 45% des jeunes, c’est la méconnaissance des droits qui les empêche de les défendre. Au-delà du droit du travail, l’Éducation nationale doit plus généralement permettre une meilleure connaissance des droits fondamentaux.
Certes, 70% des jeunes interrogés disent connaître la Déclaration universelle des droits de l’Homme et ils sont presque autant à citer un article. Cependant, 34% d’entre eux citent l’article 1er de la déclaration alors que les autres articles représentent entre 2 et 7% des citations. Quant à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, seulement 2 jeunes sur 5 déclarent la connaître. Parmi ceux-là, 33% citent un droit. Pourtant, « l’éducation aux droits de l’Homme en général et aux droits de l’enfant en particulier fait partie intégrante des programmes d’enseignement. Ces droits sont la base de ce qui fait notre dignité d’hommes et de femmes. Ils sont aussi une caractéristique commune à tous les citoyens. Les apprendre, les connaître, c’est un premier apprentissage de la citoyenneté et du respect des droits de chacun. Il nous semble essentiel que la formation initiale permette mieux l’apprentissage de ces deux textes de référence. » Rappelle Sarah Leclerc-Croci.
Des chiffres qui confirme une proposition que la JOC portait déjà en mai 2013 à l’issu des Etats Généraux Nationaux de l’Avenir Pro, la JOC militait pour une formation aux bases sur les droits et devoirs du travailleur obligatoire en fin de collège, au lycée, en CFA, études supérieures et tout au long de la vie active pour chaque jeune. Toute formation proposée doit être adaptée aux publics concernés. Pour la JOC cette formation doit également permettre d’apprendre à connaître les services disponibles en termes d’emploi (missions locales, Pôle emploi…), de formation (CIF, DIF et VAE…), de santé (mutuelles, sécurité sociale) et de démarches administratives. Cette formation doit être préparée en commission par une équipe de professionnels spécialisés dans ces domaines (syndicats, partenaires publics, associations…), en lien avec un projet pédagogique d’établissement. Les enseignants qui sont au quotidien au contact des jeunes dans le système scolaire doivent avoir une connaissance des services d’accompagnement pour orienter les jeunes vers le bon service.
A la suite de l’Education nationale, les jeunes sont 41% à penser que c’est à l’entreprise de les former au droit du travail. Ce sont les jeunes travailleurs (56% des salariés du secteur privé et 48% des salariés du secteur public) et les demandeurs d’emploi (46%) qui ont la plus forte attente vis-à-vis de l’entreprise.
Les syndicats ne sont pas en reste puisque 28% des jeunes interrogés pensent qu’ils pourraient les aider à connaître leurs droits. « Ce n’est pas si surprenant note Sarah Lelcer Croci. Ce sont les organisations qui sont le plus à même de nous former puisqu’elles ont elles-mêmes participé à l’évolution des droits et le font encore. »
Les jeunes interrogés sont conscients des difficultés de défendre ses droits dans la société actuelle. En effet, ils sont 44% à penser que la peur du licenciement empêche de faire respecter ses droits et 33% pensent que c’est la précarité de l’emploi qui est un frein.
Et malgré cela, 3 jeunes sur 5 se disent prêts à s’engager pour défendre leurs droits et ceux de leurs copains. Parmi ceux-là, 32% seraient prêts à le faire avec un syndicat ! Pourtant, la France compte aujourd’hui seulement 8% de salariés syndiqués, dont moins de 5% de jeunes. « La JOC doit permettre, avec les organisations syndicales, que les jeunes qui le souhaitent franchissent le pas. Cela doit sans doute passer par une meilleure information des jeunes du rôle des syndicats au sein de l’entreprise, de l’importance de la vie syndicale au travail et dans l’évolution des droits. »
Tout cela a été présenté aux partenaires syndicaux, organisations de jeunes, responsables ecclésiastiques présents à la proclamation des résultats. Ils seront également présentés aux élus et seront une des matières de bases pour « Rassemblés pour nos Droits » du 10 au 14 juillet 2015 à Jambville.
Découvrir la plaquette des résultats de l’enquête en PDF : JOC_resultats enquete_DroitSDevant