Le vendredi 7 mai 2021,
Nous avons eu la chance de nous entretenir avec Chantal Touron, ancienne jociste de la région bordelaise et membre de l’ACO, à l’occasion de son témoignage sur la radio locale RIG. Elle revient notamment sur son expérience en JOC et sur le rôle du mouvement dans la formation de la jeunesse.
Bonjour Chantal ! Pouvez-vous nous parler de votre jeunesse ?
Bien sûr. Comme je le dis dans le témoignage diffusé par la RIG, je suis issue d’une famille ouvrière et l’ainée de quatre enfants. Mon père était militant, scout puis syndicaliste il avait ça en lui au quotidien. Tout ce qui pouvait toucher la dignité de l’homme était un combat pour lui.
A l’adolescence, je suis rentrée en JOC où j’ai découvert la force de ce mot « militante » et aussi la force de l’action commune. J’étais très impliquée, si bien que quand je me faisais gronder par mon père, la punition était de louper une réunion avec les copains. Peu après mes 17 ans, j’ai réussi à trouver un emploi dans un hôpital, avec l’aide de mon accompagnatrice JOC. Mariée à 21 ans, ma vie professionnelle et mes engagements m’ont orientée vers l’ACO [ndlr: l’Action Catholique Ouvrière, mouvement d’Eglise autour du monde ouvrier]. Je savais que je pouvais continuer ma démarche en étant membre de l’ACO. Ces expériences m’ont permis de devenir la femme que je suis aujourd’hui !
Que vous a appris la JOC ?
La JOC m’a appris que tout seul on n’est rien. Ce qui fait notre force dans la vie, c’est l’action commune. Aussi, à la JOC on nous apprend à être à l’écoute des autres, c’est une vraie école de la vie. On partageait le droit, le devoir, le social ou même [d’autres sujets, comme] ce qui touche à la sexualité. Je rappelle qu’à notre époque les filles et les garçons étaient séparés. On apprend le « vivre ensemble » avec nos différences. Mais n’oublions pas que nous sommes enfants de Dieu :
« un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde car il est fils de Dieu »
Un événement vous a-t-il marqué plus que les autres ?
Oh oui ! J’ai un souvenir aussi fort que le jour de mon mariage. Pendant une réco [ndlr : récollection, temps de recueillement et de bilan spirituel institutionnalisé en JOC], un temps un peu à l’écart qu’on nommerait retraite aujourd’hui… Au cours d’une célébration, on nous remettait un insigne pour signifier qu’on devenait une militante à part entière ! J’en étais tellement fière que je la portais au collège.
Quel message adresseriez-vous à un jeune qui hésite à rejoindre la JOC ?
Alors là… Je lui dirais de ne pas rester tout seul, car seul on n’est rien. Il faut toujours rejoindre un collectif, que ce soit un club de sport ou même une association. L’action collective est la priorité car elle vous apprend le vivre ensemble.
Un dernier mot ?
Je veux insister sur le fait qu’il n’y a pas de petites actions : toutes les actions ont leur valeur. Il ne faut pas avoir peur de dire ce que l’on vit. Il faut que la parole des jeunes soit écoutée par d’autres.
Nous remercions Chantal pour sa confiance et son partage d’expérience ! Pour écouter le témoignage de Chantal Touron sur son parcours engagé, cliquez ici .