Jeudi 26 avril 2018
A l’occasion de la fête des travailleuses et des travailleurs, ce 1er mai 2018, la Mission ouvrière nationale publie un message à découvrir ci-dessous.
Le chômage de masse atteint toutes les tranches d’âge, même s’il concerne particulièrement les jeunes, les seniors et les personnes en situation de handicap. La peur du licenciement et d’un salaire revu à la baisse explique qu’on accepte un emploi avec de mauvaises conditions. Les jeunes confrontés à la précarité n’ont plus la garantie d’une certaine stabilité, d’une rémunération décente et d’une protection sociale. La vie ouvrière a beaucoup évolué : peut-être moins de travaux pénibles mais plus de contraintes, de pression, d’horaires décousus… Nous percevons une souffrance au travail de plus en plus présente, sur fond de déshumanisation et de concurrence entre les travailleurs au sein des entreprises.
Dans de nombreux métiers de services à la personne, les moyens ne couvrent pas les besoins. Dans les entreprises privées, deux réalités s’opposent : d’un côté la finance qui se porte bien, de l’autre des salariés qui galèrent et qui sont les oubliés de la réussite. Les évolutions de l’entreprise sont source de difficultés pour les travailleurs. En relisant la vie, nous soulignons les manques, les revendications de dignité, les envies de changer les situations.
À quoi tout cela sert-il finalement, à part gagner son pain ? C’est important, mais ne plus avoir de prise sur le contenu de ce que l’on fait, voire être en totale contradiction avec ses valeurs intimes, débouche sur de la souffrance.
Nous inscrivons les droits des salariés dans l’histoire des conquêtes de la classe ouvrière.
Avoir un emploi, travailler, demeure une attente primordiale et une tradition vivante du monde ouvrier. Celui-ci vit à la fois une histoire d’exploitation et de conquêtes communes, gagnées et partagées par la classe ouvrière. Ces conquêtes de droits dans le travail salarié sont des repères pour d’autres dans le monde.
Nous sommes porteurs d’une vision où l’humain prime sur l’économie. Elle doit être à son service. Cette vision est initiée dans la parole de Cardijn : « Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde car il a la dignité de fils ou fille de Dieu. » Nous voulons redonner un contenu et un sens à nos activités, plus conformes à ce que nous sommes. Nos mouvements permettent aux uns et aux autres de motiver leurs parcours professionnels et d’exprimer leur dignité par le travail.
Nous voulons mettre en avant les solidarités, les parcours d’engagement au service du bien commun.
Dans l’Évangile, nous constatons que Jésus a pris des travailleurs comme disciples. Travailleurs, croyants et militants, nous participons à l’oeuvre de création à laquelle nous appelle le Christ. Dans notre travail, il y a une part qui n’est pas échue au salaire mais à un besoin de construire et de participer avec d’autres.
En faisant exprimer la dignité et le sens du travail, nous affirmons le droit au travail. C’est un droit de l’Homme. Ce qui nous fait souffrir, ce sont tous ceux qui sont privés de ce droit. C’est une perte pour eux, pour la société, pour notre humanité entière.
Les paroles du pape François nous inspirent : « L’avenir de l’Humanité n’est pas uniquement entre les mains des grands dirigeants, des grandes puissances et des élites. Il est fondamentalement dans les mains des peuples, dans leur capacité à s’organiser et aussi dans vos mains qui arrosent avec humilité et conviction ce processus de changement. »
Mission ouvrière nationale : Action catholique ouvrière, Jeunesse ouvrière chrétienne, Action catholique des enfants, prêtres-ouvriers, prêtres, diacres, religieux-ses et laïcs en monde ouvrier, et Mgr Stenger (évêque accompagnateur de la Mission ouvrière)