Depuis plusieurs années maintenant, la Perm’saison de l’Ile-de-Ré agit spécifiquement sur la question du logement des saisonniers. Jean-Paul et Tsoa, membres du collectif de la Perm nous expliquent en détail les origines et l’avenir de leur projet.
- Pourquoi avoir ciblé la problématique du logement pour votre Perm’saison ?
Il y a 7 ans, en faisant remplir les enquêtes nationales à Saint-Martin-de-Ré, nous nous sommes aperçus que le véritable problème concernant les saisonniers à l’Île-de-Ré était le logement. Contrairement aux autres Perm’saisons, à l’Île-de-Ré, les saisonniers sont pour la plupart abandonnés à eux-mêmes. En effet, l’Île-de-Ré est la deuxième Côte d’Azur de France et les prix du logement y sont élevés. On s’est aussi aperçu que les campings, n’accueillaient plus des saisonniers sous prétexte qu’ils sont jeunes et trop fêtards, et privilégient les vacanciers et les touristes.
- Par quelles étapes êtes-vous passés pour arriver à cela ?
Suite aux relectures des différentes situations que nous avions en mains, nous avions pris le temps d’analyser le problème avec les jocistes et les saisonniers lors de la soirée crêpes de l’Eté 2012. Puis, des idées sont tombées dont on retiendra : la proposition d’ouverture d’un camping spécialement pour les saisonniers (idée de Yoan et Rudy, deux des saisonniers présents à la soirée). C’est ainsi qu’au niveau du collectif, nous avons proposé une nouvelle enquête, en parallèle de l’enquête nationale, spécialement basée sur le logement des saisonniers de l’île de ré.
Suite à cela, nous avons rencontré plusieurs acteurs :
– Le politique : le président de la com-com qui nous a reçu en 2015 pendant une heure, et qui à l’issue de la rencontre a renvoyé la balle aux employeurs. Selon lui, c’est à eux de loger les saisonniers.
– Les employeurs, en particulier l’un d’entre eux qui emploie plus de 100 saisonniers. Pour lui, les entreprises paient des impôts, et c’est aux politiques de loger les saisonniers. (Tout le monde se rejette donc la balle comme dans une partie de ping pong et les victimes sont les saisonniers)
– Les gérants de camping conscients du problème, et qui sont organisés en syndicat de l’hôtellerie de plein air, demeurent impuissants face à cette situation.
- Comment voulez-vous agir concrètement sur cette problématique ? Comment comptez-vous vous y prendre ?
Notre premier objectif, c’est d’organiser une table ronde pour réunir tous les acteurs et discuter de comment résoudre ce problème. La force de la JOC, c’est avant tout les enquêtes que nous avons fait remplir aux saisonniers, mais aussi le fait qu’on médiatise ce problème, à travers des articles dans le journal local chaque année lors de nos passages à l’Île-de-Ré, mais aussi grâce à des interviews sur une chaîne de télévision (M6) ou une émission de radio (RCF). C’est notre façon de nous indigner, pas que nous mais avec bien d’autres saisonniers.
Eléments recueillis par Nicolas Bellissimo auprès du collectif de la Perm’saison de l’Ile-de-Ré : Jean-Paul Steven SAFU, responsable du collectif, Tsoa ETHEVE, trésorière du collectif et Jean-Luc CHATEIGNER, accompagnateur du collectif.
Pour aller plus loin :
Portrait. Découvrir le parcours de Julie, membre du collection de la perm’saison de La Baule