En ce 1er mai 2023, journée internationale des droits des travailleurs et travailleuses, nous, jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires sommes en colère.
Depuis 1 an, le gouvernement n’hésite pas à rogner nos droits dans l’intérêt de ceux qui sont les plus riches. Les repas à un euro pour les étudiants n’ont pas été accordés. Le droit de changer de travail n’existe plus : en effet, la durée de nos allocations chômage est décidée en fonction de l’état du marché. L’accès à une retraite pour tous, en bonne santé, n’existera plus. Alors que l’impôt sur la fortune aurait largement compensé ce déficit !
Le climat ambiant d’inaction politique et la non-écoute de notre gouvernement nous agacent. Les 49.3 à répétition et l’absence de dialogue avec les partenaires sociaux nous questionnent : la France est-elle toujours une démocratie ? Nous avons participé activement aux dernières manifestations contre la réforme des retraites et n’avons pas été pris en compte.
Pourtant, il est publiquement reproché aux jeunes de ne pas participer aux élections ou même de ne pas s’engager localement. Comment voulez-vous qu’en tant que jeunes, nous ayons l’envie de nous rendre aux urnes quand nous ne sommes pas entendus le reste de l’année ?
Nous, jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires, voulons participer à la vie démocratique. Notre parole n’est pas entendue, n’est pas écoutée, n’est pas sollicitée alors que nous sommes le socle de la société. Nous sommes les rouages qui permettent à tous de nous déplacer, de nous nourrir, de fabriquer puis d’acheter le nécessaire pour vivre dignement … Nous sommes techniciens de surface, livreurs, vendeurs, éducateurs, ouvriers, secrétaires, animateurs, étudiants ou bien privés d’emploi. Nous avons le droit à la parole et nous devons être écoutés pour travailler ensemble à l’emploi digne pour tous.
Contrairement au fonctionnement actuel de la classe politique, la JOC donne la parole aux jeunes. Et cette parole montre bien que les jeunes sont angoissés pour leur avenir et pour l’avenir de la planète : ils sont 71% dans cette situation selon notre enquête “Inégalités ? On en parle !”, avec comme préoccupation principale l’inaction politique.
Puisque le gouvernement ne veut pas nous tendre le micro, nous irons le chercher. Nous irons sous leurs fenêtres, nous porterons la voix des jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires tant qu’elle ne sera pas prise en compte car nous valons plus que tout l’or du monde.
Le discours de Mathieu, président fédéral de Martigues
Camarades et amis, depuis le Covid, le fossé entre riches et pauvres s’est creusé. Les jeunes issues des quartiers populaires ont moins de droits que les jeunes issues de quartiers plus huppés. Tout cela dû a parcour’sup, ensuite la guerre en Ukraine qui a drastiquement augmenté le coût de la vie et maintenant, alors que la jeunesse ne voit pas d’avenir au loin, le gouvernement crée une nouvelle loi retraites.
Ils disent que nous l’avons pas comprise alors qu’eux-mêmes se contredisent : un jour elle est bénéfique pour les femmes, l’autre jour il va falloir serrez la ceinture et ça se veux une loi progressiste et féministe.
Aujourd’hui, en ce 1er mai, la jeunesse se lève contre l’autoritarisme et le retour aux anciennes méthodes de répression. Sérieusement, dans quel Etat de droit vivons nous ? On met de lourdes amendes car tu utilises une casserole. C’est pour ça qu’en ce jour du 1er mai, nous jeunes ouvriers chrétiens issues des quartiers populaires appellent au rassemblement de tous les jeunes avec nous. Ensemble, soyons les maillons du changement !
Parole du mouvement de la JOC de Nantes :
Comme chaque année, le 1er mai, marque une journée de mobilisation pour les travailleurs du monde entier, notamment pour les jeunes des quartiers populaires et du milieu ouvrier. En ce jour de la fête internationale des travailleurs, nous célébrons les luttes sociales qui ont permis de faire avancer les droits des travailleurs d’aujourd’hui et de demain. Cependant, ce jour, doit également nous permettre de réaffirmer notre engagement dans la société et de défendre nos droits et nos priorités. Aujourd’hui cet
engagement pour la dignité de tous les travailleurs est plus que nécessaire.
Depuis le début de l’année, plusieurs millions de français sont mobilisés contre la Réforme des Retraites qui aura pour principal effet de creuser les écarts entre les plus démunis et les plus riches. Cette réforme qui repousse le départ à la retraite à 64 ans se focalise sur des statistiques et oublie l’Humain. Les plus précaires, les femmes, les jeunes des milieux ouvriers et quartiers populaires et encore bien d’autres sont lésés par une réforme qui ne les prend que très peu en compte. Effectivement, pour obtenir une retraite
à taux plein dès 64 ans, il faut maintenant trouver un emploi dès 21 ans et travailler sans aucune période d’inactivité.
La réforme met de côté le problème que le premier emploi stable est fixé à 27 ans et que le
taux de chômage chez les jeunes est de 18% (soit 10 points au-dessus du reste de la population. Cette réforme va renforcer les difficultés d’insertion professionnelle des jeunes, et c’est pour cela (entre autres) que nous ne pouvons pas nous taire. Mais le gouvernement a décidé de ne pas nous écouter, de ne pas écouter les millions de français mobilisés dans la rue. Avec cet énième 49.3, le gouvernement nous démontre à nouveau que nous ne sommes pas écoutés, nous sommes méprisés. Comment faire confiance à des politiques qui n’ont aucune considération pour la voix du peuple ?
Pour 2 ans, les jocistes de la France entière sont amenés à réfléchir et à agir contre les inégalités économiques, sociales et environnementales, par le biais de la Campagne Nationale d’Action : Monde à Venir, c’est notre avenir ! Nous nous rendons compte que la politique actuelle ne permet pas de réduire les inégalités économiques et sociales aujourd’hui. Entre 2011 et 2021, les PDG des 100 plus grandes entreprises françaises ont augmenté leur rémunération de 66% tandis que celle des salariés n’a augmenté que de 21% et le SMIC de 14%. Les riches sont toujours plus riches et le gouvernement ne fait rien pour inverser la tendance.
De la même manière, il ne semble pas décidé à agir pour le climat et pour la protection de notre maison commune : la Terre. Selon l’enquête menée par les jocistes de France auprès des jeunes des quartiers populaires et milieux ouvriers, 71% des jeunes sont angoissés pour leur avenir et celui de la planète, mais une fois encore, le gouvernement n‘agit pas, au point d’avoir été condamné deux fois pour inaction climatique.
Alors en ce jour symbolique, jeunes des milieux ouvriers et des quartiers populaires, mobilisons nous !
Luttons contre les inégalités économiques, sociales et environnementales qui envahissent notre société !
Faisons entendre nos voix, jusqu’à ce que nous soyons entendus !