A Paris, le 16 septembre 2016
L’ACO et de la JOC revendiquent un travail digne et décent pour tous et appellent à participer à la journée du 7 octobre : la journée mondiale pour un travail décent.
Mercredi, Traoré Banon et Moussa Coulibaly, distribuaient des tracts dans la rue, non loin de la Conférence des Evêques de France. Nous les avons rencontrés.
44 ans tous les deux, ils viennent du Mali ainsi que les 23 autres ouvriers sans-papiers, non déclarés. Ils arrivent en France depuis 2012 et sont employés par la société MTBAT. Ils sont manœuvres et travaillent à la démolition d’un immeuble avenue de Breteuil à Paris.
Ce qui a déclenché le mouvement : un accident au travail.
Un des ouvriers se casse le bras mais le patron ne veut pas appeler les secours. Ils doivent se débrouiller.
Les 25 ouvriers réclament que cet accident soit reconnu comme « accident du travail » et que les soins soient pris en charge par l’employeur.
Ils témoignent de leurs conditions de travail et de vie :
Ils sont sur le chantier du lundi au samedi, de 8h à 17h. Ils dénoncent, entre autres, le manque de sécurité, la présence d’amiante.
Ils n’ont pas de contrat de travail, les salaires non-déclarés sont au bon vouloir du patron.
« Le premier mois on a touché 1300 euros, le deuxième mois 1200 euros et depuis ce sera 1000 euros ou rien, nous a dit le patron. […] il faut payer le pass’navigo, il faut manger… »
Ils revendiquent avec la CGT, d’être déclarés, de payer des cotisations sociales, de régulariser leur situation administrative …
Encore une fois, nous constatons les conditions vécues par les travailleurs sans-papiers : vulnérabilité, exploitation, non-respect de leur humanité et de leur dignité.
Un travailleur vaut plus que tout l’or du monde parce qu’il est fils de Dieu.
L’ACO et la JOC, fortes de cette conviction soutiennent l’action de ces 25 ouvriers.
La dignité inhérente à chaque être humain ne doit pas être bafouée !