A Courbevoie, le 22 avril 2023
Pendant plusieurs mois, les jocistes sont allés dans la rue pour donner la parole aux jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires. Ils les ont interrogés sur les inégalités qu’ils et elles vivent, sur leur vision de leur avenir et celui de la planète.
Les jeunes de tout âge s’engagent. Ils sont 62% à s’engager pour l’environnement et pour les autres. Nous sommes loin du préjugé des jeunes fainéant qui ne font rien pour les autres. Cet engagement en faveur de l’environnement se fait dans leur quotidien en triant leurs déchets ou en prenant les transports en commun… La minorité qui ne s’engage pas explique aussi que, par leur statut de jeunes du milieu ouvrier, ils ne sont pas ceux qui polluent le plus. Comme le dit Enzo : “je ne m’engage pas mais sans le faire j’ai déjà une plus petite empreinte carbone”.
Les jeunes dépensent le plus dans la nourriture et leur loyer. Ce sont leurs besoins vitaux qui priment avant tout. Pour 35% d’entre eux, le loyer est la plus grosse dépense. 71 % des jeunes interrogés se sentent avoir plus de libertés de choix qu’une personne plus pauvre qu’elle car ils peuvent manger, se
loger et se faire des “petits plaisirs”. Pourtant en tant que jeunes nous avons besoin de nous sociabiliser, de nous construire avec d’autres, de découvrir d’autres cultures et de prendre soin de nous. Nous vallons mieux que ces “petits plaisirs” occasionnels.
Même si le prix est le facteur le plus important dans leurs choix de consommation, les jeunes interrogés font aussi attention à la qualité et à la durabilité de leurs achats, c’est le 2ème facteur de choix. Comme le dit Margaux : “En dehors du besoin, mon choix d’achat est principalement orienté par le rapport
qualité/prix : je ne veux plus jeter, et j’aime avoir moins d’objets, mais qui durent plus longtemps”.
C’est bien parce que nos finances, en tant que jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires, sont serrées que nous faisons le choix de la durabilité et de la qualité. Dès lors, nous sommes des experts dans la gestion de notre budget, nos choix ne sont pas déraisonnés et se font par soucis d’économie avant tout.
Les jeunes interrogés sont conscients qu’ils et elles n’ont pas accès aux mêmes loisirs et options que les personnes plus riches. 73 % estiment ne pas avoir la même liberté de choix. Cela montre bien que moins nous avons d’argent pour vivre moins nous sommes libres de faire des choix. Nous avons moins le loisir
de vérifier d’où viennent les produits que l’on achète. Sarah l’affirme : “Il n’y a pas vraiment de choix à faire pour moi. En tant qu’étudiante à Paris, je n’ai pas “le choix” que de privilégier le prix de nos produits sur leur qualité”.
Dans tous ces résultats il y a aussi la crainte du futur pour notre planète qui est omniprésente. 71% des jeunes sont angoissés pour leur avenir et celui de la planète. Ils sont angoissés car les conséquences du dérèglement climatiques sont déjà visibles dans nos vies et celles de nos proches. Nous avons aussi peur de l’inaction politique comme le dit Alexis “oui j’ai peur de retrouver ma planète détruite et mon avenir chaotique à cause des décisions prises par les politiques”. Nous avons peur pour notre avenir et cela nous empêche de faire des projets sur le long terme. Certains jeunes expriment même qu’ils ne feront pas d’enfants car ils craignent pour leur survie.
Tous ces résultats nous choquent, nous ne pouvons pas laisser les jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires vivre ces situations. Pour répondre à ces problématiques, les jeunes rencontrés sont force de propositions, comme Stella : “ Il serait plus efficace que la société de consommation se remette en question et mette enfin en lumière les vrais problèmes de l’écologie et du capitalisme qui sont prônées par toutes nos sociétés. Il serait également temps que l’éducation qui nous est donnée dans nos Institutions remette en cause son système et qu’elle revoit la façon dont nous pourrions fonctionner de manière plus équitable. C’est ensemble que nous forgerons un meilleur avenir.”
Nous rêvons de vivre dignement, d’avoir suffisamment de ressources pour se nourrir, se loger, accéder aux loisirs, à la culture et cela de manière permanente.
Nous rêvons d’une société où la priorité assumée du gouvernement est l’écologie, et la prise en compte du bien-être de tous.
Nous rêvons d’une société moins individualiste qui investit dans le transport public accessible et gratuit.
Nous rêvons d’une société où l’égalité, la solidarité, la justice et l’entraide sont la norme. Et où les richesses sont partagées pour le bien commun.
Nous rêvons d’une société où l’éducation est adaptée à tous, universelle, équitable et gratuite pour tous.
Nous rêvons d’un travail digne pour tous, qu’il prenne moins de place dans notre vie, qu’il se fasse dans de bonnes conditions et qu’il soit source d’épanouissement.
Nous rêvons de meilleurs logements, dignes, et accessible pour tous.
Enfin, nous rêvons d’une société où la parole des jeunes est écoutée, où les aspirations de la jeunesse ne sont pas mises de côté. Comme toute personne, nous faisons partie de la société et nous en sommes pleinement acteurs.
Ne nous arrêtons pas sur ces constats. Agissons pour avoir les moyens, en tant que jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires, de construire notre projet de vie sans être restreint par les inégalités sociales, économiques et environnementales que nous vivons.
Le monde à venir, c’est notre avenir : Soyons les maillons du changement !
Amitiés jocistes,
Le Bureau National