Courbevoie, le 3 décembre 2019
Le projet de réforme des retraites mené par le Gouvernement prévoit de fragiliser davantage l’avenir des plus précaires. Dans ce contexte, la JOC appelle l’ensemble de ses militantes et ses militants à se mobiliser pour la grève du 5 décembre et à dénoncer les politiques qui aggravent les conditions de vie des jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires et de leurs familles.
Nous assistons depuis quelques années à de nombreuses réformes qui prônent l’individualisme et le mérite, à des discours qui nous servent le mythe du « quand on veut, on peut », qui pénalisent et culpabilisent les plus fragiles d’entre nous. Ces choix politiques se font au détriment des plus précaires et en particulier des jeunes pour qui l’avenir semble de plus en plus incertain. L’application début novembre de la réforme de l’Assurance chômage vient encore bouleverser les conditions de vie des privés d’emploi, et celles des jeunes qui voient se durcir l’accès aux aides permettant un accès à un emploi digne (sans compter celles et ceux qui n’ont pas assez cotisé pour prétendre à une indemnité…).
A la JOC, nous le savons, trouver sa place dans le monde du travail est un véritable parcours du combattant. Elles et ils doivent accepter des emplois toujours plus précaires, subissant une mise en concurrence qui pousse à accepter des conditions de travail indignes : contrats intérim, CDD à répétition, stages, temps partiels subis, rythmes de travail décousus ou trop intenses, ou encore une pression constante.
Avec la prise en compte de l’ensemble du parcours des personnes par ce système de retraite par points, ces vies professionnelles morcelées seront les premières victimes de cette réforme. Or, les contrats précaires entrecoupés de périodes de chômage sont devenus la norme pour les jeunes du milieu ouvrier. Quant à la nécessité affichée par le Gouvernement de vouloir faire travailler plus longtemps, en prétextant une augmentation de l’espérance de vie des français : c’est une nouvelle fois les mêmes qui paieront : à 35 ans, un homme cadre peut espérer vivre jusqu’à 84 ans, contre 77,6 ans pour un ouvrier, selon l’Insee (donnée moyenne entre 2009 et 2013), soit plus de six ans d’écart…
Depuis des années, les jeunes s’entendent dire qu’elles et ils n’auront ni droit à la retraite ni à un emploi stable. Ce climat ambiant alimente leurs incertitudes face à l’avenir et prive les jeunes de projets pour construire leur vie. Nous ne voulons plus de ces réformes pénalisantes, nous voulons des choix politiques qui permettent de créer de l’emploi : les jeunes veulent plus que jamais cotiser pour la retraite, l’assurance chômage et contribuer ainsi à un système de solidarité. Elles et ils en sont privés aujourd’hui.
Nous croyons aussi que la précarité et le manque de considération vécus par les jeunes ne doivent plus être la norme. La parole et les revendications des jeunes doivent être pris en compte dans l’élaboration des lois et des politiques qui impactent notre vie. Sinon, comment imaginer une société juste et équitable, où chacun et chacune peut construire et vivre sa vie dignement ?
C’est dans ce contexte que la JOC appelle l’ensemble des jeunes à se mobiliser le 5 décembre et invite les jeunes a rejoindre les cortèges jeunes des manifestations et à se renseigner auprès des organisations et des syndicats. Que tous et toutes rejoignent les manifestations pour dénoncer le projet de réforme des retraites et cette précarité organisée. Nous, jeunes du milieu ouvrier, ne voulons plus subir nos vies précaires. Faisons entendre nos voix dans les cortèges, ainsi que celles des jeunes dont leurs situations professionnelles instables ne permettent pas d’utiliser le droit de grève. Nous croyons plus que jamais qu’un jeune travailleur ou une jeune travailleuse vaut plus que tout l’or du monde !
La JOC, Jeunesse ouvrière chrétienne