1er mai 2018
A l’occasion de la fête des travailleurs et des travailleuses, la JOC de Nantes a rédigé une parole du mouvement. A découvrir ci-dessous.
En ce 1er mai, nous célébrons, comme chaque année, la « Fête du travail » (ou, plus généralement dans le monde, la « Journée Internationale des travailleurs »).
Depuis deux ans, à la JOC, nous nous focalisons sur le travail des jeunes et plus précisément sur les jeunes privés d’emplois dignes. Nous avons pu constater que nous avons de plus en plus de mal à entrer dans le monde du travail. En effet, le chômage des jeunes est de 23 % sur tout le territoire mais il atteint 45 % lorsqu’on parle de nous, jeunes de milieu ouvrier et/ou populaire (INSEE, 2012).
De plus, lorsque nous trouvons enfin un travail ou lorsque nous signons notre premier contrat, c’est souvent un CDD, signe de précarité et/ou d’instabilité. Nous sommes nombreux à devoir survivre au quotidien et à ne pas pouvoir mener à bien nos projets de vie comme nous le souhaiterions.
A la JOC, nous pensons que le travail doit être une source d’épanouissement, de stabilité et de protection contre les galères de la vie. Il doit aussi nous permettre de construire nos projets de vie, quels qu’ils soient (fonder une famille, bâtir notre projet professionnel ou personnel, etc.).
Cette campagne d’action (« Dignes et travailleurs : notre défis pour demain ») a été lancée il y a maintenant quasiment deux ans. Durant cette période, les jocistes de France ont pu notamment faire remplir des enquêtes à de nombreux jeunes en France. Il y a également eu, le 15 avril 2017, un grand rassemblement national (« Jeunes privés d’emploi dignes. Nous ne sommes rien ? Soyons tout ») qui a permis, grâce notamment à de nombreux débats qui ont eu lieu entre jeunes durant toute la journée, d’aboutir à un cahier de doléances autour du travail et des conditions de vie des jeunes. Ces doléances sont désormais portées par les jeunes et accompagnent également une pétition qui permet aux jocistes de porter leurs revendications, notamment celle de l’emploi digne pour tous et toutes.
Lors de discussions, que ce soit à la JOC ou en dehors (autres associations, famille, amis, etc.), nous nous rendons bien compte que de nombreux jeunes Nantais vivent cette réalité de ne pas avoir d’emploi digne ou bien d’être privé d’emploi. Lors de nos temps (veillées fois, temps autour de l’orientation, soirée interculturelle, etc.), nous nous rendons compte que les jeunes se posent des questions, s’interrogent sur leur présent ou leur avenir, ont des difficultés au travail ou bien encore ont des difficultés à trouver un travail ou à s’insérer à la société.
Depuis quelques mois, la société semble évoluer, que ce soit à Nantes ou bien ailleurs en France. De nombreux secteurs se mettent en grève (salariés d’Air France, cheminots de la SNCF, étudiants, travailleurs d’EHPAD, etc.), d’autres modèles de société se mettent en place (par exemple, bien que ce soit difficile, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes). Les Français aimeraient donc voir la société française évoluer. Certains d’entre eux aimeraient même revivre ce que leurs grands-parents ont vécu il y a tout juste cinquante ans, en mai 1968.
Lors de discussions avec des gens de tout horizon (jocistes, amis extérieurs à la JOC, frères et soeurs, etc.), nous pouvons constater que les méthodes (blocus, manifestations, casse) ne sont pas toujours appréciées. Pourtant, généralement, ces mêmes personnes disent ne pas être en accord avec les réformes proposées ou avec certains points de celles-ci.
Ce double discours ne prouve-il pas que le dialogue est important et que nous devons accepter l’autre tel qu’il est ? En tout les cas, à la JOC, nous croyons que le dialogue, l’écoute, la solidarité et l’entraide sont importants et doivent perdurer pour que nous puissions construire un autre monde, de nos mains !