Paroles du Mouvement - Mobilisation des jocistes : deux années de CNA, d'actions et d'apprentissage pour un avenir durable et équitable !
Nous arrivons à la fin de notre Campagne Nationale d’Action (CNA) : “Monde à venir, c’est notre avenir : soyons les maillons du changement !”. Durant ces deux années de CNA, les jeunes se sont mobilisés dans toute la France, organisant des actions de lutte, des ateliers de sensibilisation et des projets locaux pour promouvoir une société plus équitable et durable avec l’aide de différents partenaires (associations, collectivités, entreprises…).
Parallèlement, des Révisions de Vie et des ciné-débats ont permis de susciter des réflexions profondes et d’encourager le partage d’expériences entre les jocistes. Un Rassemblement des Militants a été organisé pour rassembler les jocistes de toute la France et pour renforcer les liens entre les jeunes militants. Ces moments de convergence ont été marqués par un fort sentiment de solidarité et de détermination pour poursuivre la lutte pour un avenir meilleur.
Pour clôturer deux ans de campagne, les jocistes ont organisé une fête de fin d’année en fédération. Cela a été l’occasion pour eux de relire chaque étape de la CNA et de proclamer une parole du mouvement. Une parole du mouvement, c’est avant tout une parole au nom de la JOC, des jocistes et des jeunes du milieu ouvrier. Elle permet de présenter la vie des jeunes du milieu ouvrier, nos revendications, nos convictions, ce que nous menons avec la JOC et ce qu’elle nous apporte.
La fédération de Rouen ainsi que les fédérations de la région Pays de la Loire (Cholet, Nantes, Saint-Nazaire, Angers et la Sarthe) ont publié leur parole du mouvement que voici :
Parole du Mouvement - Fédération de Rouen Vers un Avenir Sain et Juste : Les Nouveaux Défis des Jocistes
Nous, jocistes, venons de divers horizons et avons rejoint le mouvement à des moments différents. Parmi nous, on trouve des personnes croyantes comme non croyantes, mais nous partageons tous une chose en commun : nous faisons partie intégrante de la société. La Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) propose de développer une conscience ouvrière. Si cette conscience a évolué avec le temps, elle s’exprime toujours à travers des engagements et des valeurs fortes : vivre la solidarité, s’indigner, revendiquer, et s’engager dans les luttes sociales.
Malgré nos différences, nous faisons face aux mêmes difficultés : la peur et l’incertitude face à l’avenir, le manque de reconnaissance dans la société, les préjugés et les discriminations, la précarité et la solitude. Nous sommes de plus en plus choqués et révoltés par les menaces qui pèsent sur nous, telles que les guerres, les génocides et les discriminations. Que ces menaces se produisent loin ou proche de nous, elles nous touchent profondément. Nous l’avons particulièrement ressenti en juin 2024 : nous avons vu une culture du rejet de l’autre se développer, nous avons vu nos différences et nos richesses rejetées et nous avons vu nos droits et nos acquis mis en danger.
Aujourd’hui, malgré la multiplication des mouvements sociaux, nous nous sentons impuissants face à l’inaction des politiques. Nous, comme des millions de personnes, manifestons pour nos droits, pour le climat et pour notre Maison Commune, mais nos voix ne semblent pas être prises en compte dans les décisions nationales.
Grâce à la Campagne Nationale d’Action “Monde à venir, c’est notre avenir : soyons les maillons du changement !”, nous avons été mobilisés et avons pu découvrir ou redécouvrir le développement durable à travers des Révisions de Vie, des ciné-débats, des actions et des rassemblements. À la rentrée 2024, nous allons lancer une nouvelle Campagne Nationale d’Action sur le thème de la santé. Cette campagne sera un enjeu crucial pour nous, jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires, car elle touchera directement nos vies et nos conditions de santé.
Parole du Mouvement - Fédérations de la Région Pays de la Loire La JOC : Un Mouvement Jeune et Engagé pour l'Avenir des Quartiers Populaires
Nous, jocistes, sommes à la JOC depuis plus ou moins longtemps. Cependant, nous sommes tous des jeunes, nous reconnaissant pour la plupart comme du milieu ouvrier et/ou des quartiers populaires, chrétiens ou plus ou moins croyants, mais nous sommes tous sûrs d’être un maillon de la société. La JOC propose à nous, jeunes, de découvrir une “conscience ouvrière”. Elle n’est pas la même qu’au début de son histoire mais elle s’exprime à travers les engagements et les valeurs que la JOC porte faire vivre la solidarité et la fraternité, être acteur et actrice de sa vie, de la société, s’indigner, revendiquer, agir dans la suite des luttes sociales. Car oui, malgré nos différences, nous témoignons des mêmes difficultés, peurs et incertitudes face à l’avenir, manque de reconnaissance dans la société, préjugés et discriminations, précarités et solitude.
Nous sommes de plus en plus choqués et révoltés par toutes les menaces qui pèsent sur nous : des guerres, génocides, qui se passent plus ou moins loin de nous mais qui nous touchent. Nous le ressentons encore plus en ce mois de juin, en voyant la culture du rejet de l’autre qui se répand en valorisant une identité nationale qui ne prend pas en compte nos différences, nos richesses et qui met en danger nos droits et nos acquis.
Nous nous sentons aujourd’hui impuissants. Les mouvements sociaux se décuplent mais ne semblent pas être pris en compte dans les décisions nationales. Nous sommes témoins de l’inaction des politiques alors même que des millions de personnes manifestent pour leurs droits ou pour le climat et pour notre maison commune.
Nous nous sommes mobilisés grâce à la Campagne Nationale d’Action (CNA) “Monde à venir, c’est notre avenir”. Nous avons découvert ou redécouvert le développement durable lors d’escape game (Angers) ou en calculant nos empreintes carbones (le Mans).
Nous avons vu les jeunes être soucieux de ce qui se passe dans le monde, se sentir impuissant et en colère. Des jeunes se sont réveillés et indignés. Des équipes (Nantes, le Mans) ont vécu des révisions de vie sur la religion et les conflits géopolitiques. Pendant ces deux ans, nous nous sommes mobilisés lors de manifestations (climat, retraite, 1er mai, montée de l’extrême droite), lors de collectes pour la banque alimentaire, ou lors d’un cercle de silence (Cholet).
Presque toutes les fédérations de la région ont vécu la Journée de la Terre et une récollection pour que nous, jeunes, puissions nous questionner sur notre engagement, notamment sur la protection de notre maison commune.
Chaque fois, ces temps forts (ciné-débat (St-Nazaire), repas etc.) ou d’équipes animent nos vies de jeunes : rires, rencontres, jeux, repas, mais aussi échanges et débats. Nous prenons conscience de nos limites, nos richesses ainsi que notre pouvoir à changer le monde ici, et maintenant.
Nous, jeunes, avons pris confiance en nous et conscience de qui nous étions, par l’action, par les RDV, par les échanges. Aujourd’hui, nous nous sentons acteurs, et nous indignons sur ce qui ne va pas. Nous grandissons et nous nous affirmons.
Nous, jocistes, allons commencer une nouvelle CNA à la rentrée 2024. Elle aura pour thème: “Prendre soin de soi et des autres”. La santé est un enjeu majeur pour nous, jeunes des quartiers populaires et du milieu ouvrier. Le système de protection actuel nous empêche de prendre soin de nous entre les déserts médicaux, l’augmentation des prix des consultations et des médicaments ou encore le manque de spécialistes.
Depuis le Covid, le taux de suicide chez les jeunes augmente. Nous sommes soumis au stress permanent dû à notre travail, à la recherche d’emploi, à nos études ou encore à notre orientation, en plus de ce qui se passe dans le monde. La société nous en demande toujours plus alors qu’on a de moins en moins. Le nombre d’étudiants vivant sous le seuil de la pauvreté est en augmentation, les forçant à travailler durant leurs études et vivre dans des logements insalubres et non dignes.
Ces constats nous questionnent : Pourquoi, nous, la force vive de ce pays, devons souffrir pendant qu’une élite profite de la situation en nous regardant galérer ?
Nous jeunes des quartiers populaires et du monde ouvrier, voulons être entendus, sans haine, sans violence, sans être l’image que veulent véhiculer les médias et certains partis politiques.
Nous, jeunes, croyants, pour la plupart catholiques, nous voulons que l’Eglise nous entende et nous aide à suivre le Christ même quand tout autour de nous est sombre. Nous voulons que l’Eglise entende nos problématiques et nous accompagne dans notre cheminement. Nous voulons évoluer à la lumière du Christ dans un monde où notre maison commune et tous ses habitants sont traités avec respect et dignité.
Nous sommes l’avenir et nous sommes convaincus que le monde peut changer. Nous sommes plus motivés que jamais à faire entendre nos voix, celle de nos copains, de nos cousins, de nos voisins, de nos collègues et de tous les jeunes des quartiers populaires et du milieu ouvrier. C’est pourquoi demain et le weekend prochain (30 juin et 7 juillet) nous irons aux urnes pour exprimer notre volonté de faire vivre notre démocratie et ses valeurs.
Nous gardons de l’espoir pour la jeunesse. Nous voulons que les jeunes soient reconnus et écoutés. Leur mobilisation prouve qu’il reste encore beaucoup de combats à mener. Nous souhaitons que la JOC permette d’éveiller à ces sujets de société, qu’elle puisse réveiller la société entière. La JOC existe depuis plus de 90 ans en France, et son projet résonne toujours en nous.
Toutes celles et ceux qui sont passés par cette association ont été marqués et ont pour elle un attachement spécial. On y est écouté sans jugement, on se fait confiance, on croit que chacun a quelque chose à apporter. Ensemble, avec chacun son histoire et ses difficultés, nous nous sommes découvert, nous avons grandi, mais aussi évolué ensemble. Un lieu où on a pu faire l’expérience de la force du collectif.
Nous avons au fil de ces années vu la JOC prendre son évolution par les combats sociaux. Elle a pu rejoindre de nombreux jeunes du monde ouvrier des quartiers populaires. Elle a rassemblé ceux qui étaient seuls, démunis, qui avaient des revendications, ceux qui étaient soucieux, ceux qui souhaitaient s’engager et leur donnaient une voie.
Aujourd’hui nous rêvons pour la JOC qu’elle puisse s’agrandir et se développer. Il reste encore tellement de voix à porter.
Alors nous appelons chacun de vous ici présent, pour continuer de faire vivre la JOC, à inviter vos copains, vos familles, à parler de la JOC autour de vous.
La JOC nous appelle, nous jeunes des quartiers populaires et du milieu ouvrier, chrétiens, à prendre notre place dans la société mais également dans l’Église. Nous sommes l’avenir, nous sommes la JOC.
