Appel inter-orga, octobre 2018
En cette rentrée, les réformes s’enchaînent et les jeunes ne sont pas épargné·e·s par la politique gouvernementale qui attaque à la fois nos conditions de vie et notre droit à l’avenir.
Sélection tout au long de nos études, destruction de nos droits, sous-financement de l’éducation
Les réformes engagées dans le Plan Etudiants renforcent la sélection à l’entrée de l’Université. En effet, la plateforme Parcoursup a cette année trié les étudiant·e·s de telle manière qu’au 5 septembre 120 000 jeunes titulaires du baccalauréat se sont retrouvé·e·s sans affectation. Dans le même temps, la réforme de la licence a supprimé les rattrapages et la compensation obligatoires en licence laissant leur tenue à la seule discrétion des chefs d’établissements. Ils sont pourtant la garantie d’une seconde chance pour tou·te·s les étudiant·e·s de licence. Par la même occasion, c’est tout le lycée qui a été réformé pour mettre en place un nouveau baccalauréat à la carte ne faisant qu’augmenter les inégalités sociales puisque celui-ci dépendra de plus en plus fortement du lycée dans lequel il est passé. Comme si cela ne suffisait pas, le Gouvernement a annoncé la suppression de 2600 postes dans le secondaire !
Précarisation durant nos études et notre insertion professionnelle
Nos conditions de vie se précarisent de plus en plus du fait des choix politiques du Gouvernement. Ainsi nous cumulons cette année gel des APL, alors même que c’est la seule aide universelle dont peuvent bénéficier les jeunes, et gel des bourses sur critères sociaux tandis que le coût de la vie continue d’augmenter. De plus, le Gouvernement a récemment annoncé dans son « Plan Pauvreté » la fusion de nombreuses aides (dont les APL ou encore le RSA), mesure dangereuse car elle résulte en une réduction des aides financières perçues par les jeunes et est perdue si le·la bénéficiaire refuse plus de deux offres d’emploi. Enfin, celui-ci vient d’annoncer la suppression de l’Aide à la Recherche au Premier Emploi alors que les moins de 25 ans en recherche d’emploi n’ont ni accès au RSA ni à l’assurance chômage.
Précarisation au moment de la retraite
Le Gouvernement prévoit également le passage d’une retraite « par répartition » à un système à points qui consiste à accumuler au long de sa carrière des points en fonction de son salaire. Les travailleur·se·s heurté·e·s, touché·e·s par la précarité ou la pénibilité seront donc à nouveau sacrifié·e·s. Les jeunes accumulant souvent stages et boulots mal payés seront donc directement impacté·e·s. Les montants « par points » devant en plus varier en fonction de la conjoncture économique, nos futures retraites sont donc directement menacées.
Mise en place d’un Service National Universel
Ce n’est pas en imposant un Service National Universel (SNU) inadapté à la situation matérielle que se fera l’éducation à la citoyenneté. Nous refusons les semaines dites « d’intégration » et «d’engagement encadré» imposées pendant les vacances scolaires alors que de nombreux.ses jeunes travaillent pendant leurs vacances ou sont déjà salarié·e·s . Tout comme la deuxième phase « d’engagement volontaire » qui impose pourtant des secteurs d’engagements. Cette conception du service national va à l’encontre de l’émancipation des jeunes. Nous refusons ce service national universel qui de plus ne serait pas rémunéré durant la phase obligatoire et très faiblement durant la phase optionnelle. Nous demandons que l’ensemble du financement qui devait être attribué à ce projet soit dirigé vers la formation et le soutien aux associations.
Face à des réformes qui nous refusent tout droit à l’avenir en nous fermant les portes des études supérieures, en supprimant notre droit à une seconde chance, en nous condamnant à la précarité tout au long de notre vie (durant nos études, durant notre insertion professionnelle mais aussi au moment de la retraite), les organisations syndicales et de jeunesses signataires de ce texte, appellent à manifester le 9 octobre, au sein de cortèges jeunes unifiés.
Appel interorga signé par : la LMDE, le MRJC, la JOC, le DIDF jeunes, l’UNEF, Solidaires étudiant-e-s, l’UNL, les jeunes Génération-s, Mouvement des jeunes communistes, le partie de Gauche-réseau jeunes