Parole du Mouvement - Journée mondiale de la santé 2025
5 avril 2025,
Avec la Campagne Nationale d’Action « Jeunesse aux 1000 visages, montre tes richesses ! », la JOC souhaite agir sur le bien-être des jeunes du monde ouvrier et des quartiers populaires. Pour cela, les jocistes ont été invités à proposer l’enquête nationale « Parlons santé » à leurs copains et copines ainsi qu’aux jeunes sur leurs lieux de vie.
Début avril, les réponses des 1500 enquêtes remontées nationalement nous permettent de poser des premiers constats, et formuler des revendications.
Connaître ses droits pour y avoir accès !

2 jeunes sur 3 n’ont pas conscience d’avoir des droits en matière de santé ou répondent “je ne sais pas”. 66% des scolaires interrogés ne savent pas qu’ils en ont ou ne les connaissent pas. Cette tendance se confirme dans les autres catégories. Ce manque de connaissance a des incidences directes sur notre capacité à prendre soin de nous. Les lieux d’information et de formation sur les droits en matière de santé, aujourd’hui, ne remplissent pas leur rôle. Ceci a aussi des conséquences sur notre capacité à avoir accès aux aides et financements existants. 74% des jeunes interrogés connaissant leurs droits en matière de santé disent que les aides existantes leur permettent de prendre soin d’elles et d’eux, ainsi que 67% de ceux qui ne connaissent pas leurs droits.
Ce résultat, bien que positif, nous alerte : l’apprentissage de nos droits en matière de santé doit être généralisé et se faire le plus tôt possible, notamment durant le parcours scolaire et professionnel.
Nous revendiquons l’apprentissage et la sensibilisation aux droits en matière de santé pour tous et toutes. L’École doit en porter la principale responsabilité, par ses programmes scolaires, avec le soutien d’associations ou institutions spécialisées. Début avril, les réponses des 1500 enquêtes remontées nationalement nous permettent de poser des premiers constats, et formuler des revendications.
Le manque de connaissance et d’accès aux lieux de santé
40% des jeunes interrogés expriment ne pas connaitre les lieux pour discuter sur la santé avec des professionnels ou des associations, ce sont principalement les jeunes privés d’emploi. Ainsi, 60% des jeunes interrogés connaissent ces lieux, mais seulement 25% de ces jeunes s’y rendent.
Le coût, l’éloignement et le manque de confiance sont les principales raisons de ne pas les fréquenter. Parler de sa santé n’est donc pas évident, nous avons besoin d’un cadre de confiance.
38,3% ont répondu « Je n’en ressens pas le besoin » de fréquenter ces lieux. Cela vient-il d’un réel manque de besoin ou de l’image que nous avons des services de santé ?
Nous revendiquons une meilleure connaissance des spécialistes de santé et des services existants. Nous réclamons des lieux plus accessibles et gratuits pour toutes et tous.

Des tabous en matière de santé toujours présents
46% des jeunes interrogés reconnaissent des sujets comme tabous. Parmi toutes les catégories, les jeunes privés d’emploi (55%) reconnaissent le plus grand nombre de sujets comme tabous.
Les jeunes interrogés ont listé les sujets les plus tabous pour eux. Ceux qui ressortent le plus sont :

Santé mentale : 43% des jeunes interrogés : principalement les salariés.

Vie sexuelle : 36,5% des jeunes interrogés : principalement, les jeunes privés d’emploi et les scolaires.

Acceptation de son corps : 38,6% des femmes et 17,2% des hommes.
Nous ne voulons plus de ces constats. Nous appelons nos militants et nos partenaires à nous unir pour lutter contre ces tabous. À la suite du Christ, nous voulons que chaque jeune prenne conscience de sa valeur, de son importance. Nous ne voulons plus que le jugement des autres ait un si grand impact dans notre vie.
Nous revendiquons la mise en place de lieux où chacun et chacune puisse parler librement, sans jugement, de ces tabous afin de les déconstruire.
Les femmes plus touchées par l’influence du regard des autres
74% des femmes ayant répondu sont d’accord avec l’affirmation : “le regard des autres a une influence sur l’estime de moi”. Pour les 16-18 ans, 41% des femmes sont d’accord. Ce chiffre augmente à 55% pour les 26-30 ans. Les femmes sont donc, tout au long de leur vie, de plus en plus touchées par l’image qu’elles renvoient. À l’inverse, pour les hommes, l’âge n’a pas d’incidence sur l’influence du regard des autres. La moitié des répondants est d’accord avec l’affirmation. Le genre exerce donc une influence sur l’importance du jugement des autres et sur l’estime de soi.
Nous ne voulons plus que les femmes aient une estime d’elles-mêmes biaisée par le regard des autres, et le poids de la société patriarcale. À l’ère des réseaux sociaux et de l’hypersexualisation des corps, nous revendiquons le non-jugement et l’acceptation de toutes et tous telles qu’elles et ils sont.
Les jeunes privés d’emploi les plus précarisés dans l’accès aux soins

64% des jeunes privés d’emploi ne savent pas ou ne connaissent pas leurs droits en matière de santé. L’absence de travail précarise, isole du reste du monde donc des institutions de santé. Ne pas les connaître ne permet pas leur accès. Aujourd’hui l’employeur joue un grand rôle dans la possibilité de prendre soin de soi : médecine du travail ou encore mutuelles. Très peu de jeunes privés d’emploi ont une mutuelle. Pourtant celle-ci permet de connaître des droits et est facilitatrice de soin. Ainsi, 60% de ces jeunes ne savent pas ou estiment que les démarches administratives ne leur permettent pas de prendre soin d’eux. Par conséquent, 30% des jeunes privés d’emploi ayant répondu ne prennent pas soin d’eux.
La précarité crée de l’isolement social et professionnel. Nous ne voulons plus que le travail ou le manque de travail soit responsable de notre précarité et nous empêche de prendre soin de nous. Nous revendiquons un droit à la santé, aux mutuelles et à l’information pour tous les jeunes quelle que soit leur situation professionnelle. Nous réclamons un accès universel aux soins pour toutes et tous.
Nous ne voulons plus de ces constats !
Les jeunes interrogés affirment :
« Prendre soin de soi, c’est s’accorder du temps et de l’attention pour se sentir bien physiquement, mentalement et émotionnellement. »
« Prendre soin de soi, c’est reconnaître que son bien-être est une priorité et agir en conséquence, avec bienveillance et respect envers soi-même. Cela implique de s’entourer d’un environnement où l’on se sent en sécurité et apaisé, de préserver un équilibre entre repos, activités physiques et alimentation saine, mais aussi de cultiver un état d’esprit curieux et ouvert. »
Nous sommes capables de savoir ce dont nous avons besoin pour prendre soin de nous, alors nous voulons :
« Avoir un salaire décent.»
« Du temps, je trouve que ça peut manquer cruellement. Nous sommes toujours plongées dans les études, le travail, le temps de relâcher la pression déjà prend la plupart du temps libre et personnellement je n’ai pas le temps de faire ce que j’aime. »
« Des formations au travail ou en milieu scolaire sur le consentement, sur l’EVARS (éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle). »
« Des espaces de détente et d’écoute où l’on pourrait discuter librement. »
« Un meilleur accès aux médecins traitants et un meilleur remboursement des soins alternatifs. »
– ces paroles sont extraites des résultats de l’enquête «Parlons Santé» –
PASSONS A L'ACTION !
Nous appelons à la mobilisation lors de la Journée mondiale de la Santé pour faire entendre nos revendications. Nous appelons à mener l’action en tous lieux et à tout moment, pour que ces résultats ne restent pas sans réponses. Institutions, associations, syndicats, mouvements de jeunesse, agissons ensemble pour que chaque jeune puisse prendre soin d’elle et de lui librement.