Les Jeux Olympiques, un évènement populaire, pour les jeunes aussi... Vraiment ?
Par Tom DUGUA, Mathieu FRANTZ et Olivier HERICHER
Depuis le temps qu’on en entend parler, les voilà, ces “Jeux Olympiques pour tous”! Pour tous ? Comment nous, jeunes du monde ouvrier et des quartiers populaires pouvons-nous nous sentir concernés par cet événement ?
Bien avant que ne démarrent les Jeux Olympiques, il aura fallu préparer les sites sportifs, mais aussi les hébergements des athlètes, l’accueil des journalistes…
Nous avons tous entendu dire que la préparation des jeux a entraîné la création d’emplois, notamment pour la construction ou la réhabilitation d’infrastructures. Les périodes de jeu vont aussi entrainer une hausse de l’activité dans la restauration, l’hôtellerie, le commerce, … Des jeunes ont pu trouver un emploi, acquérir de l’expérience professionnelle. Ces emplois seront-ils durables après les événements sportifs ?
Comment ces jeunes, eux aussi acteurs de ces jeux, sont ou seront valorisés pour ce qu’ils font ? La question de leur dignité au travail se pose. L’une des chances de notre pays, c’est que des syndicats ou associations de militants veillent au respect des droits des travailleurs.
De nombreux jeunes seront engagés pour l’évènement sportif lui-même, bénévolement. Si cela permet à tous de s’engager et d’être acteurs d’une telle fête, ne risque-t-on pas de tomber parfois dans des formes de travail déguisé ?
Au niveau social, les jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires ont-ils accès à ces jeux ? Bien qu’il soit possible de suivre les compétitions à la télévision de façon gratuite, se rendre sur un site devient plus compliqué. Pour des places dans le stade d’athlétisme, les prix dépassent vite les 80€, pour des épreuves souvent moins prisées. Sans oublier les transports et le logement, où là aussi, les prix flambent.
Qu’on le veuille ou non, les Jeux Olympiques impactent les jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires. Beaucoup d’étudiants franciliens vont être délogés sans accompagnement vers une autre solution. Si ces jeunes restent dans leur logement durant l’été, ce n’est pas par choix, mais par absence d’autre solution pour se loger.
Des équipements sportifs ont été construits (ou réhabilités) dans des quartiers populaires, souvent en manque. Les jeunes pourront en bénéficier une fois l’évènement terminé. Mais alors, faudra-t-il attendre encore 100 ans, pour avoir d’autres équipements, ou qu’ils soient remis en état ?
Pour aller plus loin :
Ces jeux posent bien plus de questions dont nous n’avons pas parlé. Notamment l’écologie, sujet d’actualité, mis en avant par les organisateurs. Mais des JO écolos sont-ils réellement possibles ? Nous avons aussi le fait que des épreuves se déroulent à Tahiti, est-ce une chance pour l’île ? Est-ce encore des kilomètres à ajouter aux nombreux déplacements des sportifs ? Également, les JO permettent à des sportifs non-professionnels d’être mis en lumière, mais cela pose la question des sponsors qui sont nécessaires pour exercer son sport au plus haut niveau.
Toutes ces questions nous bousculent et nous demandent si nous voulons être des acteurs ou des spectateurs de tout ça. Cela ne pose pas que la question du sport mais bien de nos convictions profondes en matière de politique locale, nationale et internationale.
- Et toi, que penses-tu de tous ces impacts ?
- Comment as-tu envie de te positionner face à ça ?