Nous pouvons être fiers de nous, nous venons de vivre 3 jours exceptionnels. 3 jours, où chacun d’entre nous, jocistes, avons porté une revendication locale ou nationale.
Nous nous sommes formés aux politiques locales, et avons compris que nous avons notre place à prendre pour influencer les décisions prises. Nous avons échangé, partagé nos idées et enfin nous avons voté.
Nous avons vécu tous ces moments en réaffirmant notre motivation de jeunes militants ouvriers chrétiens. Des jeunes engagés qui affirment que oui, nous pouvons changer les choses et nous le ferons !
Nous pouvons être fiers : quelle autre association réunit des centaines de jeunes pour réfléchir, se questionner et construire des propositions pour transformer le système économique ?
Quelle autre association permet à des partenaires d’entendre nos paroles sans les déformer ? Soyons fiers de la tenue de notre beau rassemblement !
Toute l’année nous avons pris le temps de relire notre vie et de voir la place du développement durable dans celle-ci. Nous nous sommes questionnés sur les actes que nous et nos copains réussissons à faire pour être en accord avec nos valeurs. Nous avons découvert l’importance du développement durable. Et nous savons que notre monde ne peut fonctionner que si notre économie est à notre service et à celui de notre Maison Commune, comme le pape François nous y appelle dans son encyclique Laudato Si, en mettant en place une écologie intégrale.
Nous sommes allés vers des jeunes dans leurs lieux de vie, nous avons analysé localement les chiffres des enquêtes remplies pour les mettre en rapport avec ce que nous vivons, et enfin nous sommes arrivés ici avec une revendication locale.
Chacun d’entre nous devra demain porter ce message : nous jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires voulons transformer notre système économique pour ne plus être pénalisés dans nos projets de vie.
Le modèle économique actuel est en grande partie responsable des dégradations faites à notre planète. Par la recherche du profit individuel, les hommes ont accentué leur impact sur la Terre. Cette frénésie de certains à toujours vouloir s’enrichir à des conséquences sur toute l’économie du monde, et sur la vie des jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires.
Les résultats de notre enquête nous l’ont montré : 71 % des jeunes interrogés sont angoissés pour leur avenir et celui de la planète. Cette angoisse vient en majeure partie du fait que les conséquences du dérèglement climatique sont déjà visibles. Nous sommes nés en entendant parler du réchauffement et en moyenne ce sont 100 espèces animales et végétales qui disparaissent par jour. Lors du confinement nous avons dû nous mettre à l’arrêt et nous avons vu que les animaux revenaient dans nos villes. Nous savons qu’une autre manière de consommer est possible. Et pourtant …
Aujourd’hui encore, des personnes, notamment des élus, ferment les yeux face aux conséquences du réchauffement climatique. Peu de décisions politiques sont prises et appliquées concrètement. Nous, jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires, nous ne sommes pas ceux qui polluons le plus, pourtant nous subissons comme tout le monde, et même davantage les conséquences du dérèglement climatique et de l’inaction politique.
Aujourd’hui, nous sommes capables d’aller sur la Lune, de dépenser des millions pour permettre à des privilégiés de voyager dans l’espace mais nous ne savons toujours pas produire de façon durable et trier en totalité nos déchets.
Nous, jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires, nous nous engageons, loin de l’image que l’on veut nous donner dernièrement dans les médias. Nous voulons une vraie place dans notre société, ne pas être discriminés en fonction de notre lieu de vie, de notre quartier. Nous sommes 62% à nous engager pour l’environnement et pour les autres. Et cela, alors même que nous n’avons pas toujours les moyens de le faire. Nous construisons notre projet de vie tout en étant impactés par la dégradation de notre environnement, et touchés par les inégalités sociales et économiques.
Nous vivons des inégalités tous les jours, nous nous battons pour que l’on nous entende et notre rassemblement le prouve. Nous savons nous organiser, nous mettre d’accord pour remonter une parole commune. Nous imaginons et créons le monde de demain, nous sommes des maillons de la société aujourd’hui, des maillons solides qui ont une place et sont capables d’inverser la tendance.
Nous voulons être entendus, avoir les moyens d’agir concrètement. Nous ne voulons pas de petits gestes politiques mais une vraie politique qui prenne en considération les inégalités que nous subissons.
Nous savons que des solutions existent, le système capitaliste mondial ne subsiste que parce que des puissants en profitent et nous pouvons inverser cette tendance. En tant que jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires nous sommes contraints par notre manque de moyen, financier comme humain. Pourtant, nous pouvons agir en nous tournant vers l’économie sociale et solidaire. En ayant une posture de lanceur d’alerte et en ne fermant pas les yeux face aux inégalités. C’est déjà ce que nous faisons.
Nous ne laisserons pas notre planète et notre avenir se détériorer sans rien faire. Nous jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires de tout âge avons des propositions. Aujourd’hui, nous les énonçons face à des partenaires qui nous aideront l’an prochain à mener l’action. Nous accueillons les jeunes privés d’emploi et leurs propositions :
Proposition 1
Nous jeunes privés d’emploi sommes discriminés lors de notre recherche de logement parce que notre dossier n’est pas jugé solide. Nous savons que des bâtiments sont vides car la réhabilitation est jugée trop coûteuse par les communes. Nous voulons que ces bâtiments abandonnés soient réhabilités et rénovés de manière durable pour que nous y ayons accès.
Pour cela, localement, nous rencontrerons les maires pour leur demander la publication du recensement des bâtiments inoccupés. Aujourd’hui les citoyens n’ont pas accès à ces informations pourtant utiles pour alerter les maires.
Et pour cela, nationalement, nous voulons porter une loi qui oblige un recensement annuel des bâtiments inoccupés et ainsi une réhabilitation financée par l’Etat pour aider les communes. Ainsi nous aurons plus facilement accès à des logements rénovés et à bas prix.
Proposition 2
Nous les jeunes privés d’emploi voulons que notre expérience professionnelle soit prise en compte autant que nos diplômes dans notre recherche d’emploi car nous sommes discriminés par un système qui valorise uniquement les diplômes.
Pour cela, localement, nous créerons et présenterons aux dirigeants des entreprises de notre commune une plateforme qui traduit nos expériences (engagements, vie, bénévolat…) en compétences professionnelles.
Pour cela, nationalement, nous rencontrerons les élus et les responsables politiques pour les alerter sur les difficultés pour les jeunes privés d’emploi d’accéder à l’emploi sans avoir pu faire une validation des acquis d’expériences. Nous travaillerons avec eux pour que de vraies mesures concrètes soient prises et que les VAE puissent aussi prendre en compte les expériences associatives, d’engagements.
Nous accueillons les apprentis et leur proposition.
Nous, les apprentis, voulons que l’accès aux démarches administratives soit simplifié pour ne plus nous pénaliser dans nos études.
Pour cela, nous allons localement créer un support de communication pédagogique pour informer sur ce sujet et organiser des réunions d’information ouvertes à tous pour informer notre entourage avec des partenaires comme les maisons de service public.
Et, nous allons nationalement réaliser une pétition pour alerter les députés sur le manque de formation concernant les démarches administratives dans le programme scolaire.
Nous accueillons les actifs et leurs propositions
Proposition 1 :
Nous, les salariés, voulons accéder comme tout le monde à un travail digne et être informés et formés sur nos droits au travail.
Pour cela, nous allons localement créer un recueil regroupant les organismes et associations pouvant nous informer sur nos droits.
Et, nous allons nationalement rencontrer nos députés et ministres afin qu’ils proposent une loi qui oblige à la mise en place d’ateliers dès la 4ème dans tout établissement scolaire pour nous informer sur nos droits et valoriser nos talents et nos compétences en partenariat avec des acteurs locaux.
Proposition 2 :
Nous, les salariés, voulons une meilleure insertion dans la société pour toutes les personnes en situation d’handicap quel qu’il soit, y compris en milieu professionnel.
Pour cela, nous allons localement rencontrer des élus locaux pour que tout lieu (de loisir, professionnel, associations, établissements publics et privés) soit accessible à toute personne en situation de handicap.
Et, nous allons nationalement rencontrer des élus, des députés et des ministres pour qu’ils appliquent la loi permettant l’adaptation de la formation professionnelle pour les jeunes en situation de handicap et d’avoir des référents formés pouvant les accompagner pendant leur formation et dans leur milieu professionnel.
Nous accueillons étudiants et leurs propositions :
Proposition 1 :
Nous, les étudiants, voulons être logés dignement dans des bâtiments avec suffisamment de m2 pour vivre et rénovés de manière éco-responsable et durable.
Pour cela, nous allons localement rencontrer nos élus municipaux pour les sensibiliser à la dignité et la durabilité de nos logements et travailler avec eux pour cibler les espaces à revitaliser.
Et, nous allons nationalement rencontrer nos députés pour qu’ils proposent une loi qui sanctionne plus fortement les communes ne respectant pas le pourcentage de logements sociaux et qui préfèrent détruire les anciens bâtiments au lieu de les rénover.
Proposition 2 :
Nous, les étudiants, ne voulons plus être discriminés car nous ne connaissons pas nos droits et les démarches administratives. Nous voulons être formés grâce à l’éducation populaire.
Pour cela, avec la JOC, nous allons localement former les jeunes présents en mission locale et en foyer de jeunes travailleurs par des pédagogies pensées et animées par les jocistes.
Et, nous allons nationalement créer des partenariats avec d’autres organisations pour porter cette problématique auprès des ministères.
Nous accueillons les scolaires et leurs propositions :
Proposition 1 :
Nous, scolaires, voulons être écoutés sur nos choix d’orientation professionnelle et entendus par les professeurs et professionnels de l’orientation pendant notre parcours scolaire.
Pour cela, nous allons localement rencontrer avec un de nos professeurs avec qui nous nous sentons en confiance pour lui exprimer nos peurs, notre stress, nos difficultés et notre projet scolaire, afin que celui-ci soutienne notre projet professionnel lors du conseil de classe.
Et, nous allons nationalement sensibiliser le ministère de l’Education Nationale sur cette problématique. Cela passera aussi par un travail commun avec des députés pour que de nouvelles mesures soient prises en faveur du choix de notre avenir professionnel.
Proposition 2 :
Nous, scolaires, ne voulons plus être discriminés à cause de nos difficultés scolaires. Nous voulons que chacun de nous soit valorisé et intégré dans tout son cursus scolaire jusque dans le monde du travail. Le système scolaire doit donc être adapté à nous et non l’inverse.
Pour cela, nous allons localement construire des partenariats entre nos écoles et des associations qui portent la question de la valorisation et l’intégration de tous, dans le système scolaire.
Et, nationalement nous voulons interpeler les élus et le gouvernement pour que des mesures concrètes soient prises pour nous permettre d’avoir un cursus scolaire adapté à nous et à nos choix d’orientation.
Ces propositions, nous allons les porter localement et nationalement. En JOC, nous ne portons pas l’action seuls. Nous y associons des partenaires qui nous soutiennent, nous donnent des contacts et nous permettent de mener l’action jusqu’au bout. Ce matin, il nous semble essentiel de leur laisser la parole pour qu’ils et elles nous assurent de leur soutien.
Prise de parole de :
- Igor Zamichiei, Parti Communiste
- Alizée Ostrowsli, Parti Socialiste
- Mgr Le Boulc’h, archevêque de Lille
- Florent Lacaille-Albiges, élu municipal
- Mélina Elshoud, élue départementale
- Vidéo Pierre Dharreville, député
- Hugo Vandamme de la CGT
- Mickaël Suaud de la CFDT
Nous pouvons remercier les partenaires présents aujourd’hui pour leur soutien.
A la JOC nous n’avons pas peur de l’action, nous ne restons pas avec nos constats, nous mettons dans le coup nos copains pour mener l’action.
Nous avons à porter ces propositions tous ensemble pour faire comprendre à la société et à l’Eglise que nous sommes présents. Investis pour construire un monde plus digne pour toutes et tous. Nous valons plus que tout l’or du monde ! Ensemble, nous sommes les maillons du changement !