La période estivale approche, c’est le moment des jobs d’été des contrats saisonniers… Pour certaines et certains jeunes, être saisonnière ou saisonnier, c’est (presque) toute l’année ! Cynthia est jociste et saisonnière dans les serres qui cultivent les piments d’Espelette, elle nous raconte son travail :
“J’ai choisi le travail saisonnier car titulaire d’un bac pro en production horticole, j’ai cherché du travail pendant un an, fait des stages à droite à gauche, mais ça ne m’a pas apporté d’ouverture professionnelle. J’ai donc décidé de faire du travail saisonnier dans le Pays Basque dans une entreprise de production de piments puisqu’il s’agit d’une des principales productions de la région. J’ai choisi la plus grosse boîte parce qu’il y a du boulot pratiquement toute l’année.
En septembre, ça fera deux ans que je bosse là, et mon chef me donne un peu plus de responsabilités avec le temps. En janvier et février, on enlève les filets, piquets, et bâches de la saison dernière dans les serres, ensuite en mars vient le repiquage des plantes (le semis), puis en avril il y a la préparation des sols, et à la fin du mois on commence la pose des bâches et la plantation avec les planteuses. Nous avons 20 hectares à planter à divers endroits entre Espelette, Ustaritz, Cambo-les-bains et Ainhoa. Cela prend un mois environ. Puis de fin juin à début août nous mettons les piquets et désherbons tous les champs. Arrive la récolte mi-août, qui se terminera fin novembre début décembre, jusqu’aux premières gelées. Moi je ne récolte pas, je suis dans les serres, à étaler les piments sur des clayettes pour qu’ils sèchent pendant deux semaines. Ensuite nous les mettons dans des caisses pour qu’ils soient envoyés dans un atelier pour être transformés en poudre, ce qui prend trois mois.
Ce qui est difficile, c’est que c’est physique, il faut tirer des chariots, porter des caisses, soulever et porter les clayettes, mais avec le temps ça fait les muscles ! L’inconvénient, c’est que comme c’est un travail saisonnier, il y a des gens qui viennent et qui repartent, et on ne peut pas créer de vrais liens avec le temps. L’avantage, c’est qu’on est en réelle autonomie, il n’y a personne derrière nous. Et puis au niveau des horaires, on fait 8h-15h30 avec 30 minutes de pause repas le midi. Il n’y a qu’à la plantation que nous faisons 10 heures par jour, de 8h à 19h.”
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