Nous avons chacune et chacun notre propre conception et nos propres pratiques pour “prendre soin de nous”, l’entraide n’est donc pas évidente. De plus, nous n’avons pas suffisamment de lieux dédiés pour parler sereinement de la place de la santé dans nos vies personnelles, au travail, sur nos lieux d’études, avec nos proches… Pour de nombreux jeunes, parler de soi et de ses difficultés, c’est une honte.

Le regard de l’autre et le jugement sont devenus une peur. Par exemple, le rapport au corps n’est pas évident pour les jeunes qui sont marqués par la découverte de la sexualité. C’est d’ailleurs une des premières préoccupations pour les jocistes, qui souhaitent pouvoir parler librement en JOC de leur vie affective, y compris la sexualité, car cela reste un sujet tabou même en Révision de Vie.

Nous voulons que chaque personne prenne conscience de sa valeur, de son importance. Pour cela, nous souhaitons que la Révision de Vie soit une pratique ancrée dans la vie des jeunes. Nous voulons qu’elle soit un lieu de liberté de parole, où le jugement des autres et les tabous n’ont pas lieu d’être.

Nous souhaitons que chacune et chacun se sente aimé.e à sa juste valeur. Nous ne voulons pas être catégorisé.e.s par nos différences, nos handicaps… Au contraire, nous voulons que cela soit une de nos forces et que la société les reconnaisse. Nous voulons être aimé.e.s comme nous sommes et que les jeunes osent exprimer leurs questionnements, leurs inquiétudes, ainsi que leurs choix de vie.

Durant sa vie, le Christ est allé à la rencontre des plus petits et des plus fragiles. Là où la société ne leur donnait pas la parole, il les a mis au centre et leur a permis de se relever. Nous voulons participer à la construction de l’Eglise de demain, plus inclusive et en phase avec la réalité des jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires d’aujourd’hui.

Durant les deux prochaines années, nous prendrons conscience de qui nous sommes, grâce aux temps en catégories, avec des copains et copines vivant les mêmes réalités que nous. Nous donnerons la parole grâce aux aller-vers à tous les jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires que nous rencontrons sur nos lieux de vie. Puis, nous dénoncerons les tabous et les inégalités que nous subissons en matière de santé, auprès de partenaires et d’élus.

Nous voulons que chaque jeune prenne soin d’elle, de lui et des autres. Pour cela, nous mènerons l’action collectivement sur nos lieux de vie pour une société plus inclusive et sans tabou en matière de santé.