Perm'saison à l'Île de Ré - Retour en image
Du 7 au 13 juillet 2025, la Perm’saison s’est installée sur l’île de Ré. Tout au long de l’année passée, Jonathan, jociste de Bordeaux, accompagné par Catherine de Poitiers, a préparé ce rendez-vous en lien avec les réalités des travailleurs saisonniers.
Entre temps d’arrêt, aller-vers, découverte de l’île et rencontres avec les saisonniers, ces journées ont été riches en échanges et en fraternité.
Un grand merci à Alison pour les superbes photos qui illustrent cette belle semaine !
Des constats préoccupants :
Les enquêtes menées auprès des saisonniers ont mis en lumière plusieurs difficultés :
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des problèmes de déplacement sur l’île,
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un accès limité et précaire au logement,
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et le non-respect des droits du travail.
Indignés face à ces réalités, les jocistes ont porté une parole forte du mouvement, à retrouver ci-dessous
Parole du mouvement :
Lors de la perm’saison, les enquêtes que nous avons fait remplir aux saisonniers ont permis de faire les constats suivants :
De grosses inégalités sur les loyers persistent. Certains saisonniers, ayant de la famille sur l’île, ne paient pas de loyer, d’autres ont un loyer qui s’élève jusqu’à 900 euros. Plusieurs sont logés au camping municipal de Saint-Martin et paient 180 euros par mois sous leurs tentes ou 300 euros en mobile home.
Au niveau des salaires, la majorité des saisonniers touche le SMIC, un saisonnier rencontré touche moins que le SMIC. Le SMIC ne permet pas de vivre décemment sur l’Île de Ré où le coût de la vie est particulièrement élevé. De nombreux saisonniers ont partagé effectuer des heures supplémentaires non rémunérées.
En ce qui concerne les conditions de travail, beaucoup travaillent encore 10 h par jour. De nombreux saisonniers n’ont qu’un jour de repos par semaine, et selon les emplois, les pauses peuvent parfois se faire rares, voire inexistantes. Les travailleurs saisonniers connaissent peu le contenu de leurs contrats de travail ainsi que leurs droits.
La mobilité est un problème spécifique pour les saisonniers sur l’Île de Ré. La traversée, du pont notamment, coûte encore trop cher. Des tarifs existent mais ne sont pas connus des saisonniers et ne correspondent pas à leurs réalités de vie. Les horaires des navettes ne coïncident pas avec les horaires d’embauche et de débauche des saisonniers. Les parkings saisonniers sont très vite complets, et pour beaucoup payants, cela provoque un coût supplémentaire.
Beaucoup de saisonniers se sont résignés et ont accepté leurs conditions de travail. En tant que militant jociste, nous souhaitons que chaque travailleur saisonnier prenne conscience de sa valeur, « un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde ».
Nous revendiquons :
- Les loyers : Tous les saisonniers doivent avoir accès à un logement décent, adapté à leurs budgets. D’autres maisons des saisonniers doivent être ouvertes, plus de places doivent être créées.
- Sur les salaires : Que chaque saisonnier perçoive un salaire décent, les heures supplémentaires doivent être rémunérées.
- Les conditions de travail : Les saisonniers doivent être informés et connaître leurs droits au travail, ainsi que les spécificités des contrats saisonniers. Les organisations syndicales doivent se rendre accessibles sur l’île pour répondre à leurs questions par de la documentation ou des permanences. Que de la documentation soit accessible et mise en avant dans les services publics. Que les entreprises soient contrôlées chaque saison par l’inspection du travail.
- La mobilité : Que l’île s’adapte aux horaires des saisonniers, en ayant des horaires de bus correspondant à leurs horaires de travail, une navette spéciale travailleurs saisonniers pour la traversée du pont de Ré. Une carte pour tous les saisonniers avec des tarifs réduits sur les activités de l’île, et la gratuité de la traversée du pont ainsi que l’accès aux parkings.
Un outil pour aller plus loin :
Afin de prolonger la dynamique et de soutenir concrètement les jeunes travailleurs, un serveur Discord de ressources saisonnières a été créé, avec la présence de la CGT. Il vise à donner aux saisonniers des informations et un espace d’entraide autour de leurs droits.